-Les iles glorieuses - Tome 3 - Corrompue by Glenda Larke

Auteur:Glenda Larke [Larke, Glenda]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782298049046
Éditeur: France Loisirs
Publié: 2011-11-20T00:49:07+00:00

Une nuit, quatre semaines environ après l’arrivée des premiers sylves, je pénétrai dans les bureaux du nouveau Securia, afin de vérifier le nombre exact de sylves détenus dans les cellules. Je transportais une lanterne à bougie que je posai sur la table tandis que j’inspectais les lieux. Je cherchais toujours les documents concernés quand j’entendis un déclic. Je relevai brusquement la tête. Quelqu’un essayait d’entrer dans la pièce en crochetant la serrure.

J’écartai les bras, paniqué, cherchant à m’élever dans les airs, mais ne réussis pas à quitter le sol. Je me cognai contre la table puis dus prendre un moment pour retrouver mes esprits. Je parvins enfin à faire quelque chose de sensé : j’éteignis la bougie et me dirigeai vers le seul endroit qui m’offrait une chance d’éviter qu’on me repère. Comme dans toutes les pièces du palais, il y avait des portes persiennes de bois donnant sur un balcon. Je sortis, les fermai et m’aplatis contre le mur. Je serais caché à toute personne située à l’intérieur, mais parfaitement visible pour toute personne qui déciderait de sortir. Je restai immobile, regrettant mes ailes. J’étais en nage, autre détail que je n’avais pas encore appris à trouver normal.

Quelques instants plus tard, j’entendis des murmures – provenant d’au moins deux personnes – sans distinguer leurs propos. Une faible lumière bleuâtre s’échappait entre les lames des persiennes. Une lueur sylve.

Je restai immobile.

Comme personne ne manifestait l’intention de s’aventurer sur le balcon, je m’approchai légèrement de la porte pour risquer un œil à travers les persiennes. En pure perte. Je voyais deux silhouettes vêtues de capes qui parcouraient un tas de parchemins sur la table, mais elles dirigeaient leur unique lueur sylve vers le bas, vers le parchemin qu’elles déchiffraient. Je voyais seulement que l’une de ces personnes était de grande taille, l’autre petite, et qu’elles n’avaient rien à faire là. Tout en elles trahissait un désir de discrétion : leurs murmures, la lumière assourdie, les capes qui les couvraient de la tête aux pieds.

L’utilisation de la magie sylve semblait désigner Keren et Devenys, bien entendu, mais j’ignorais totalement ce qu’ils étaient en train de faire. Sans doute aurais-je pu entrer dans la pièce et exiger de savoir ce qui se passait, mais je n’en fis rien. Au fond de moi, je n’étais toujours qu’un oiseau dustellois qui avait été, presque toute sa vie, effrayé par la taille humaine, les agressions humaines, les armes humaines.

Malheureusement, la signification réelle de cette lueur sylve m’échappait totalement.

Quand ils repartirent enfin, j’attendis un peu avant de les suivre. Il m’était impossible de deviner ce qu’ils cherchaient, et je ne vérifiai jamais, en fin de compte, combien de sylves étaient actuellement emprisonnés.

Je n’ai jamais dit que j’étais courageux.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.